Qui est Julien Navas, cet humain qui ne peut que vous inspirer ?

Je l'ai découvert dans cet épisode de Podcast, que je vous recommande plutôt que lire mon article 🤓

Julien Navas n’est pas un homme ordinaire. 

Né le 22 juin 1981 à Paris, il incarne une rare alliance entre rigueur scientifique, créativité artisanale et goût du risque.
Ce Parisien du 11e arrondissement, à la fois chercheur, entrepreneur, collectionneur et explorateur, mène une vie que l’on pourrait croire sortie d’un roman. 

Chimiste de formation, bidouilleur par passion, il s’est imposé comme l’un de ces rares esprits capables de passer d’un microscope à une pelle, d’un processeur informatique à un diamant brut.

Ce qu’il fait dans la vie : de la paillasse à l’odyssée spatiale

Diplômé de l’École Nationale de Chimie, Physique et Biologie (ENCPB) de Paris entre 1998 et 2000, spécialisé en génie des procédés, Julien Navas applique la rigueur de sa formation à tous les domaines qu’il explore. 

Son parcours professionnel illustre une soif d’innovation constante.
Entre 2006 et 2012, il crée plusieurs sites web thématiques basés sur la viralité et l’optimisation SEO. 

En 2012, il fonde Riplay, une startup de streaming vidéo « second hand » dans le cloud, avant que celle-ci ne soit rachetée par Vodkaster.

De 2014 à 2016, il devient directeur logistique et innovation chez Vodkaster, un réseau social cinéma qui lève des fonds auprès de Partech Ventures, Elaia Partners et 3T, atteignant plus de 100 000 membres et rassemblant 5 000 contributeurs sur Kickstarter avec le projet MovieSwap.

Aujourd’hui, son poste singulier de Chief Space Officer chez VideoLAN (VLC) depuis janvier 2021 mêle science, humour et exploration. 

Il y pilote des projets aux allures de canulars géniaux, comme cette mission clandestine de novembre 2024 où, pour briser l’isolement culturel nord-coréen, il envoie avec Jean-Baptiste Kempf des ballons gonflés à l’hélium d’un mètre de haut transportant des clés USB de 1 To remplies de films, séries, musiques et du lecteur VLC. 

Le point de lancement : près du village de Seongdong-ri, à seulement 2,4 kilomètres de la frontière nord-coréenne. Pour ne pas attirer l’attention, la bonbonne d’hélium était dissimulée dans une poussette. 

Dans un geste à la fois humoristique et stratégique, tous les épisodes de Game of Thrones étaient inclus… sauf le dernier, pour encourager certains Nord-Coréens à envisager une évasion vers le Sud afin de découvrir la fin.

Cette approche audacieuse se double d’une véritable contribution scientifique.
En 2023, il est co-auteur d’une étude publiée dans la prestigieuse revue PLOS ONE, où son expertise en spectrométrie Raman et microscopie à balayage électronique a permis de révéler l’usage de pigments végétaux de la famille des Rubiacées (comme la garance) vieux de 15 000 ans par les Natoufiens, marquant un tournant dans l’histoire des teintures et démontrant une maîtrise technique avancée bien supérieure à l’utilisation d’ocre minérale. 

Ce travail, mené avec Laurent Davin (archéologue) et Ludovic Bellot-Gurlet du laboratoire Monaris, a porté sur l’analyse de parures provenant de la grotte de Kebara en Israël.

Profondément ancré dans son quartier, il préside depuis 2008 l’association « Glaner », qu’il a créée pour valoriser les ressources urbaines. 

On peut ainsi le croiser, en salopette et chapeau de paille sur une échelle rue Merlin, récoltant le tilleul des plus de 10 000 tilleuls parisiens, mais aussi le houblon, les églantines, les noix, les nèfles, les tomates et les citrons amers qui poussent dans les rues de la capitale. 

Ces récoltes, entièrement bio depuis l’arrêt des produits phytosanitaires à Paris, sont ensuite séchées et transformées en sachets de tisane ou en bière, créant un véritable circuit court urbain. 

L’association revend le tilleul pour financer d’autres campagnes de glanage.

Dans la Cité Durmar où il vit et travaille depuis plus de 20 ans, cette impasse privée située au 154 rue Oberkampf, ancienne enclave maraîchère du XIXe siècle transformée en cité d’artisans, il mène des expériences d’écologie appliquée. 

Céramiste de profession, il y développe Mycolego (fabrication d’isolants à base de mycélium sur carton recyclé), participe activement à la rénovation et à la végétalisation du lieu avec les autres habitants, répare l’électricité, installe la fibre optique et un magnifique lampadaire du vieux Paris. 

Il y cultive également des graines de tomates de la NASA revenues de l’espace en 1990, qui ont fini par germer grâce aux conseils de la carpothèque du Jardin des Plantes, espérant créer le premier « Space Tomato Ketchup » de l’histoire.

L’univers d’un collectionneur hors du commun

La maison-atelier de Julien Navas dans la Cité Durmar est un véritable cabinet de curiosités qui reflète son esprit insatiable. 

Sa passion obsessionnelle pour les objets rares et insolites le pousse à amasser des trésors qui racontent tous une histoire : coprolithes (excréments fossilisés de dinosaures), œufs de dinosaures, paratonnerres anciens, premières souris d’ordinateur, et objets liés à l’exploration spatiale, notamment un bijou destiné à sa fille qu’il a déposé dans la Time Capsule de VLC destinée à la Lune lors de la mission Peregrine en janvier 2024 (qui a malheureusement échoué).

Sa collection la plus fascinante est sans doute la plus dangereuse : des livres du XIXe siècle reliés avec un pigment vert à base d’arsenic, le fameux « vert de Paris » ou « vert de Schweinfurt ». 

Loin d’être un simple acheteur, il est devenu un véritable détective. En recoupant le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale de France et les références du Poison Book Project (une liste internationale d’ouvrages contaminés lancée en 2019 par deux restauratrices américaines), il achète les livres suspects sur eBay et Le Bon Coin puis les fait analyser au spectromètre. 

En avril 2024, son intervention a mis en lumière la présence de plus d’une dizaine de livres toxiques encore en consultation libre à la BnF, conduisant l’institution à retirer et numériser quatre ouvrages officiellement reconnus comme contaminés. 

Julien prenait toujours soin d’emporter sa propre paire de gants pour éviter une contamination prolongée lors de ses consultations.

Il pratique également la pêche à l’aimant, repêchant des objets métalliques dans les cours d’eau et canaux parisiens à l’aide d’un aimant puissant. 

Comme il l’explique lui-même : « Je collectionne beaucoup de choses, je suis attaché à l’histoire des objets ». 

Cette approche narrative de la collection le distingue des collectionneurs purement esthétiques ou financiers.

La folie d’un créateur amoureux

L’histoire la plus célèbre de Julien Navas reste celle de la bague de fiançailles qu’il a conçue pour sa compagne, Carine. 

Pendant près d’un an, il a raclé « tout eBay et Le Bon Coin », achetant plusieurs centaines de vieux processeurs informatiques (dont de très convoités processeurs Intel Pro à 40 euros pièce), totalisant plus de 10 kg. 

Après broyage, oxydation, brûlure à l’acide, filtrage et fusion de tous ces « cœurs d’ordinateurs » dans la cour de son immeuble parisien, il obtient seulement 6 grammes d’or pur, un projet qui lui coûte environ 2 000 euros de matière première (soit 330 euros le gramme d’or contre 50 euros dans le commerce). 

Il confie ensuite ce précieux métal à la joaillière parisienne Anaïs Rheiner, installée dans le 6e arrondissement derrière l’église Saint-Germain-des-Prés, pour façonner une bague unique, ajoutant 2 500 euros au coût total du projet.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Pour y sertir une pierre, Julien part en quête d’une émeraude. 

Inspiré par l’émeraude dite de Saint Louis de la couronne des rois de France exposée au Muséum d’histoire naturelle du Jardin des Plantes, qui provenait de Habachtal en Autriche, il entreprend un périple de 12 heures en voiture avec sa tente Quechua.
Arrivé à cette ancienne mine d’émeraudes exploitée par les Celtes depuis l’Antiquité, située à environ 2 000 mètres d’altitude dans une zone protégée, il campe et cherche pendant une semaine dans l’eau froide des rivières avant de trouver une émeraude brute non taillée.

En ce début d’année 2022, Julien fait sa demande en mariage à Carine avec cette bague extraordinaire. 

Elle accepte. Mais entre-temps, elle lui annonce qu’elle est enceinte. 

Leur fille naît, et Julien commence déjà à réfléchir à l’alliance de mariage, cherchant une nouvelle idée « épique » au sens des jeux vidéo comme World of Warcraft qu’il affectionne.

Deux ans plus tard, le 11 janvier 2024, une nouvelle aventure commence. 

Julien était parti aux États-Unis pour assister au lancement de la fusée Vulcan Centaur le 8 janvier 2024 à Cap Canaveral en Floride. 

À bord se trouvait la Time Capsule de VLC avec des dizaines de milliers de messages d’utilisateurs, tous les films de Georges Méliès dont Le Voyage dans la lune, 1 000 des « meilleurs films au monde », une arche de Noé ADN, une reproduction de la Terre en Minecraft, un token Dogecoin et une sauvegarde complète de Wikipédia. 

La mission a malheureusement échoué.

Avec quelques jours libres, Julien décide de parcourir 3 000 kilomètres en voiture depuis la Floride pour tenter sa chance au Crater of Diamonds State Park dans l’Arkansas.
La première nuit du départ, le 9 janvier, lors d’un arrêt pour dormir à Panama City Beach, il se retrouve au centre d’une tornade super violente, pensant que sa voiture allait être détruite. 

Plus il se rapproche de l’Arkansas, plus il fait froid, et avec ses tongs de Floride et ses baskets de « bobo parisien », il manque cruellement de matériel adapté.

Arrivé au parc le 11 janvier vers 9h00, il loue son kit de fouille et commence à creuser dans la boue. 

Le site, vestige d’un volcan éteint dont l’éruption il y a 90 millions d’années a fait remonter des diamants à la surface, avait reçu d’importantes précipitations les jours précédents. 

Après une première demi-journée infructueuse à creuser, un chercheur expérimenté lui conseille de marcher à la surface plutôt que de creuser, la pluie récente ayant fait remonter les pierres lourdes, minéraux et diamants près de la surface.
Trois heures plus tard, il ramasse ce qui ressemble à un quartz fumé couleur chocolat.

Lorsqu’il apporte son butin à l’accueil pour l’analyse réglementaire, on lui annonce qu’il s’agit d’un diamant brun de 7,46 carats (soit environ 1,5 gramme), arrondi comme une bille. 

C’est le huitième plus gros diamant jamais trouvé dans ce parc, le cinquième de l’année 2024 et le plus gros enregistré depuis 2020 (où un diamant de 9,07 carats avait été trouvé). 

Les habitués de la mine estiment sa valeur potentielle « en dizaines de milliers d’euros », sachant qu’un diamant de couleur fantaisie de cette taille et qualité peut valoir entre 30 000 et 100 000 euros selon sa pureté et sa taille finale.

Julien baptise ce diamant « Carine », en hommage à sa fiancée. 

Il attend d’avoir la certification officielle avant d’en parler à Carine, qui découvre la nouvelle par les réseaux sociaux lorsque tous leurs amis l’appellent après la publication de l’article dans le Washington Post. 

Elle s’exclame : « Je n’étais même pas au courant qu’il était parti chercher un diamant. Je me dis que j’ai beaucoup de chance et que je vais avoir un bijou unique. C’est une histoire à peine croyable ». 

Julien prévoit d’utiliser une partie pour la bague de mariage et d’en offrir une autre à sa fille.

Le trésor « Diamond Carine » : de l’amour au mythe participatif

Loin de garder ses aventures pour lui, Julien Navas les transforme en récits vivants.
Le 27 septembre 2025, il lance « Diamond Carine », une chasse au trésor d’envergure mondiale d’une valeur de 200 000 euros. 

Composée de six étapes successives, la chasse repose sur des pièces de monnaie gravées contenant plusieurs énigmes sur les deux faces, dissimulées dans des lieux emblématiques à travers le monde.

Des pièces ont été trouvées au cimetière du Père-Lachaise à Paris, près du Golden Gate Bridge à San Francisco (à l’intérieur d’une bûche), aux Paint Mines dans le Colorado, et au Lake of the Ozarks dans le Missouri. 

La première étape comporte une pièce qui semble être une petite carte destinée à être superposée à un endroit précis, accompagnée d’une carte marquée « 1/6 ».

Une communauté d’enquêteurs passionnés s’est rapidement formée sur un serveur Discord « 💎 Diamond Carine | Chasse au trésor 💎 » et sur le subreddit r/diamondCarineHunt, partageant cartes, théories et analyses. 

Au 19 octobre 2025, le serveur Discord comptait environ 10 membres actifs. 

Certaines pièces sont même mises en vente sur Le Bon Coin par des personnes qui les ont trouvées mais ne souhaitent pas participer.

Le 20 octobre 2025, Julien a été l’invité de Patrick Baud dans l’épisode « Le Gardien du Trésør » du podcast « Continue tu m’intéresses », un épisode d’1h15 où il parle de sa collectionnite, de la chasse au trésor, de pêche à l’aimant, d’œufs de dinosaures, de livres empoisonnés et d’autres curiosités. 

Il avait également participé en juin 2024 à l’épisode « La Quête de Julien Navas : l’incroyable collection » du podcast La Quête (33 minutes), et en avril 2024 à « La Veillée #83 : A la poursuite du diamant brun ».

Pour Julien, cette chasse est une œuvre qui prolonge le geste romantique en une aventure collective. 

« Ce n’est pas seulement une quête de richesse », explique-t-il, « mais une invitation à vivre l’aventure, à ressentir la curiosité, à chercher quelque chose qui a du sens ». 

Sur ses réseaux sociaux, il écrit : « The treasure is hidden, with clues waiting to be uncovered across the world… Let the hunt begin! ✨ ».

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