Il ne faut pas aimer l'escalade pour jouer à Jusant, mais être prêt à l'aimer.
Je n’aurais jamais parié sur mon kiff pour ce jeu, qui rafle depuis sa sortie tous les honneurs, à juste titre.
Jusant, un jeu d’escalade, mais ça n’est pas si simple. Il a beaucoup de qualités, et la première est sans doute d’avoir évité les défauts du genre.
Grimper, c’est avant tout une sensation, plutôt qu’une technique. Et ce jeu déborde de sensations.
Le jeu commence par votre personnage qui se pose au pied d’une paroi, et commence à la grimper simplement. Il y a des chemins pour cela, des échelles, des travées, rien d’exceptionnel.
On grimpe, en se disant qu’on va finir par arriver bientôt quelque part.
Le premier vertige, c’est quand on se rend compte qu’on est parti pour escalader sans fin une falaise gigantesque de sans doute un ou plusieurs kilomètres.
Au fil de l’avancée, les choses changent : le vertige apparaît, la peur du vide, mais aussi l’envie d’audace. Sauter et attraper cette corde, tout lâcher pour saisir cette prise hors de portée, se balancer à sa corde pour attraper une prise haute.
Ce sont tous les enjeux et toute l’ivresse délicieuse de la grimpe qui se révèlent par un gameplay simple et parfait : celui des gâchettes de la manette, qui remplacent chaque main individuellement.
Je pense ma grimpe. Je réfléchis à mon itinéraire. Je visualise mon parcours, et j’y vais.
Tout pour être aimé
Jusant ne se contente pas de vous faire grimper, il vous élève aussi. Au cœur de son expérience, il y a une histoire qui a tout pour vous conquérir. Remonter cette paroi infinie, c’est remonter l’histoire d’une catastrophe qui détruit ce monde, et peut-être y trouver en chemin un remède précieux.
Poétique, douloureux, provoquant, le monde de Jusant est une invitation aux sensations nouvelles de l’accomplissement par le courage et la volonté. Ce jeu est une merveille que j’ai dévorée avec passion.